A l’écoute aveugle du ruissellement de la Lune rouge
Instruments de la Lune, avez-vous vibré à son chant silencieux ?
Instruments de la Lune, son rythme lancinant a -t-il enflammé votre gorge à en couvrir les battements de votre cœur ?
Instruments de la Lune, son pouls a-t-il résonné à en faire vaciller vos cordes vocales ?
Instruments de la Lune, sa pression si sanguine a-t-elle cogné sans merci à vos oreilles ?
Instruments de la Lune, blottis les yeux fermés dans le coin le plus noir de la chambre la plus close n’avez-vous pas aspiré à noyer son concert dans des ondes bien plus froides d’une eau bien plus douce à vos langues douloureuses ?
Instruments de la Lune, n’avez vous pas souhaité lui crier dans un dernier souffle de faire silence le temps d’une éclipse ?
Si rouge au cœur de la pleine nuit qui palpite dans mes veines et si pâle de délivrance du point du jour, j’ai éprouvé au diapason la peine voilée de pourpre d’une épreuve de Lune.
Et vous, instruments de la Lune, avez-vous survécu à l’unisson de son Requiem qui ruisselle dans vos veines ?