Les Etranges Lois de la Physique Métropolitaine


(Essai sur les causes et effets des réactions en chaine dans un environnement confiné et analyse de l’impact de l’agitation d’un élément perturbateur à l’air plus libre que la pesanteur ambiante)

Physique métropolitain
L’expérience suivante tend à prouver que la force à exercer sur le cul de quelqu’un pour qu’il se serre, n’a aucun rapport avec la taille mesurée en centimètres qu’occupe le dit cul en question dans le métro. Le poids des fesses à botter pour les faire avancer se mesure alors en capacité de résistance à la pression et en habileté à les faire admirer et/ou respecter.

Un échantillon de Parisiens représentatifs , aléatoirement répartis dans une rame, sont réunis dans un espace confiné (rame de métro bondée).
1)  L’on constate de prime abord que les personnes deviennent subitement aveugles à la seule vue du nombre de personne qui attendent sur le quai de monter à bord. Nous pourrons donc la considérer comme une contrainte constante.
2)  Avant même que l’expérience de la pression exercée ne débute, la simple anticipation et l’évaluation de la probabilité qu’ont les personnes de monter à bord avec succès,  influe sur la place disponible dans la rame.

2.1 – Plus la probabilité de succès est faible, plus la résistance s’organise dans le sens d’une force collective … (« ca ne sera à rien d’essayer, de toute façon ils ne rentreront jamais tous »)un bloc de d’inconnus s’affrontera un autre blocs d’inconnus, avec un avantage certain du fait de leur nombre supérieur et du fait leur position relative, à ceux qui sont déjà à bord … A pression identique, la force d’inertie de ceux qui sont portées par la vitesse de la rame sera supérieure à la force dynamique de ceux qui s’agitent de toute leur force sur le quai avec moi aussi, moi aussi …j’ai la contrainte d’un métro, boulot, dodo …
L’union des intérêts ne fait donc aucun doute quand le bloc des vainqueurs a gagné d’avance, au regard de la loi des plus  grands nombres., et n’est donc plus à démontrer.

2.2) Plus la probabilité de succès est forte (« de toute façon ils rentreront, quel que soit mon comportement individuel ») , plus, de manière paradoxale,  la résistance s’organise et se mesure de manière individuelle.

Le même « Non, je ne bougerai pas » peut effectivement résulter de paramètres et d’interactions sensiblement différents.
Le passager parisien est, par nature, majoritairement inerte (que l’on appellera ici X par souci de simplification, X pour anonyme lambda à propension apathique) … il attendra la poussée des entrants pour se laisser déporter proportionnellement à la force exercée. … Cette inertie s’explique souvent par un « après moi, le déluge » bien pensé ou un « chacun pour sa pomme », en invoquant Newton, selon les points d’origines de ses références …
– Néanmoins, certains Parisiens X, ayant lu Diderot, les choses se compliquent … Les lois de la fatalité les rendent philosophes  … La réaction spontanée devient alors  intention bien argumentée. Elle se manifeste d’un simple  « Pour ce que je fais comme différence, ça ne changera rien » à  « Pourquoi bougerais-je, puisque de toute façon les autres ne bougeront pas » tirés en droite ligne d’une logique toute cartésienne, qui elle-même se justifie de manière exponentielle à mesure que la rame est occupée par une proportion de goujats actifs …ceux qui non seulement ne feront pas de place aux autres, mais profiteront de votre propre effort pour récupérer les fruits de ce que vous destiniez à d’autres . La nature a horreur du vide, c’est bien connu …mais le Parisien aime son espace de liberté.
Ce mouvement, bien que naturellement fondé, contrecarre la loi naturelle de la partition des hommes en deux catégories : les cons et les autres. L’intellectuel parisien,  tout bien pensant qu’il soit,  peut avoir tendance dans un environnement de cons à passer outre sa naturelle propension à laisser de la place aux autres, et à se comporter comme un con qu’il n’est pas. Tout dépend donc de sur qui ont tombe, du cul qu’on a …et du cul que l’autre a eu dans des expériences similaires précédentes.
Par souci de simplification, ces X inertes, non moyen et non lambda, seront assimilés aux X lambda, de par leur faculté à se fondre dans l’apathie ambiante, tout en gardant en mémoire qu’il sont dotés d’une volatilité et d’une mémoire supérieures, qui les rend sensibles aux facteurs exogènes, pouvant ainsi les faire basculer dans une autre catégorie d’individus (les actifs Y), voire même si leur nombre devient suffisamment représentatif justifier la création d’une ou plusieurs catégories d’individus additionnelles (X+ et X-). A ce stade, et dans le contexte d’une présence possible dans un métro parisien, un tel choix ne semble pas se justifier.
– Néanmoins, eu égard à la régression constante du  nombre de Parisiens ayant lu Diderot, sans que le phénomène du « pourquoi ferais-je un effort pour qu’il ne profite qu’aux profiteurs » ne semble pas diminuer de manière proportionnelle. L’on peut avancer l’hypothèse que cette catégorie bénéficie du long entrainement de la population française en général, indispensable à l’exercice d’un sport national fort répandu , à savoir : la fraude. Ce terrain d’investigation n’étant pas ici l’objet de l’étude, il semblerait par ailleurs intéressant de prolonger ce terrain d’investigation dans des études complémentaires mettant en exergue la corrélation possible de la fraude intellectuelle, de la fraude fiscale et de la fraude aux allocs, avec ce postulat philosophique,  en version Monsieur Jourdain.
– Le passager parisien peut aussi être une espèce hybride, celle du Parigot tête de veau, celle qui ne manque pas d’air. Cette espèce hybride tend à voir sa force artificiellement augmentée quand justement elle manque d’air. (Elle sera dénommée Y, pour la caractériser par sa posture dynamique et active).
Le Y négatif (Y-)  se reconnaît à son comportement actif, même  sous une apparence inerte. Le « non je ne bougerai » s’accompagne d’une légère tension des jambes, d’une infime correction de la posture légèrement plus écartée (largeur des hanches pas plus, pas moins pour certains, voire franchement cow-boy pour d’autres)… Bien ancrée sur ses pieds fermes, de manière toute martiale, elle anticipe l’assaut, et se prépare à exploiter la propre pression exercée par les candidats entrants pour les faire rebondir sur le quai … Une farouche détermination peut souvent être observée dans le regard buté qui affirme haut et fort « j’y suis, j’y reste » … L’expérience constate que  l’élément actif  Y conservera systématiquement son espace, la pression s’exerçant, par la loi du moindre effort, en priorité sur les éléments inertes à bord de la rame. Ces derniers se réaligneront autour de l’élément actif sans empiéter sur son périmètre de sécurité au détriment du leur propre.
La très forte propension des Y parisiens  à adopter une polarité négative (c’est à dire à se construire par opposition et non avec) est exacerbée dans l’espace confiné d’une rame parisienne.
Les Y positifs (Y+) ont eux une nette propension à adopter d’autres modes de transport aux heures de pointe, voire même à plus généralement ne pas se reconnaître dans un schéma « métro, boulot, dodo » …
Pour souligner ce phénomène, nous appellerons donc, dans la présente étude, Z (comme Zorro) , la sous-catégorie des Y+ qui descendent dans les abysses de la connerie parisienne aux heures de pointe, en passant outre leurs inclinaisons naturelles, et joueront le rôle d’élément perturbateur dans la logique routinière de l’expérience .

3) Lorsque l’on place un élément actif au point stratégique, il donne la direction générale  à l’ensemble de la rame et  emporte systématiquement avec lui les X inertes quel que soit leur nombre dans l’espace confiné.

3.1- Définition du point de maximisation (P) du pouvoir d’influence des individus Y- et Z

Le point stratégique (Point P, par convention, rien à voir avec le point de convergence des maçons,  encore que comportant aussi un rayon portes coulissantes) se définit par le point de passage obligé des envahisseurs,  permettant de maitriser une double dynamique : repousser les forces contraires  tout en permettant aux forces identiques de s’affirmer de maximiser l’espace vital disponible.
Ce point est communément qualifié  de goulot d’étranglement.

Pour Y- qui ne manque jamais d’air nulle part et qui se place toujours au centre, N est invariablement le même N, toujours au même endroit, pile là où les intérêts de Y-  se situent  …Un point fixe qui se déplace avec lui-même …Il rayonne quand il est au centre de tout et de tous et opèrera instinctivement les corrections nécessaires pour, dans un univers donné dominé par des X anonymes, s’imposer comme point N central d’attraction …Quitte à se servir du premier venu comme marchepied pour se hausser à la bonne hauteur, si le point N lui paraît hors de portée.

Pour Z, les coordonnées de référence du point P sont plus complexes.
Elles peuvent en théorie se situer sur lui-même s’il rayonne. Eut égard à sa nature de sous-catégorie de Y+, il est à observer que Z rayonne rarement dans le métro …Il est là, comme tout le monde, parce qu’il n’a pas le choix et en tire un plaisir très limité, voire inexistant aux heures de pointe.
L’on peut raisonnablement en conclure que dans l’espace confiné de la rame,  le point P, lui sera donc étranger, extérieur. Il tentera d’attirer l’attention non sur lui-même (même si par un effet secondaire inéluctable, l’attention générale se focalisera sur lui et non sur la direction qu’il a tenté de montrer), mais sur le point d’arrivée (le résultat souhaité)  qu’il choisira librement, selon la station, l’affluence, l’urgence, l’équilibre des forces en présence  et son humeur.

Le point P se situe pour Z en général en première ligne dans la rame,  exactement  au point où la densité est la plus élevée et où la pression sera la plus forte à l’ouverture des portes… c’est à dire proche des portes coulissantes, là où les forces montantes et descendantes vont s’opposer directement.

Mais pour Z, le point stratégique peut aussi se situer en seconde ligne. L’on pourra alors l’appeler N+1, ou N-1, selon le sens d’où on le regarde (dans la rame ou du quai) et selon le sens que l’on donne au  respect de la hiérarchie .
Pour être efficient en seconde ligne, Z devra néanmoins avoir le bras long et la langue bien pendue… à savoir être à portée de main d’une barre d’appui mural et la langue qui ne dérape pas sous l’insulte qu’il anticipe,  pour compenser la perte de puissance de la légitimité à intervenir (Le fameux « de quoi elle se mêle, elle n’est pas sur le quai, et ce ne sont même pas ses pieds qu’on écrase ») dans un contexte d’un échantillon à forte expérience de ses congénères et qui tendra naturellement à penser (« Encore grande gueule qui ne pense rien qu’à faire chier son monde ») et qui anticipera donc une intention négative.
Le Parisien, sur la lancée de la projection de sa trajectoire personnelle, aura une nette propension à juger de prime abord tout individu actif comme un Y-.
La nature de Y- se présuppose donc, alors que celle de Z doit se démontrer.

3.2 – La question de la place effective (surface)  disponible ou pas dans la rame est, elle,  tout a fait négligeable dans le contexte parisien.
La Ratp disposant de statistiques fiables et des ingénieurs logisticiens brillants, elle place systématiquement sur le quai  des agents régulateurs du trafic et du débit d’entrée dans la rame, quand il y a une probabilité élevée d’occurrence de saturation (créneau horaire et stations à risque).
On peut donc raisonnablement en conclure que lorsqu’un ou plusieurs individus présents dans la rame font directement l’interface avec le quai en s’arqueboutant sur leur position et en lançant à tue-tête « Désolé, il n’y a plus de place », c’est qu’il reste de la place disponible.
Le Parisien présente, en effet, la faculté remarquable d’intervenir spontanément avant saturation et sait toujours avant d’essayer que ça ne marchera pas, quand ses intérêts personnels sont contraires.

Il n’est pas non plus dans le propos de la présente étude de distinguer une hiérarchie dans la légitimité des personnes présentes dans le métro (à bord ou sur le quai). Chacun est ici présupposé avoir une bonne raison de légitimité identique  pour s’infliger ce traitement quotidien, (Les rares pervers qui prendraient plaisir au bain de foule et en profiteraient pour se livrer à des activités douteuses et illégitimes étant d’emblée éliminer de l’échantillon représentatif). Aucun passager ne sera donc par souci de simplification considéré comme doté d’un rang prioritaire

3.3 – L’individu actif (Y- ou Z), placé de manière adéquate, a, en théorie, une large autonomie et une marge de manoeuvre élevée, et passera outre, si nécessaire,  les protocoles habituels.

La position de Y détermine donc, au moins autant que la carrure, les biceps ou la grosseur de son cul, l’issue de l’expérience, l’effort fourni au point pivot étant infime en proportion de l’effet d’entrainement produit sur la masse des parisiens inertes qu’il a dans le dos.

Il bénéficie d’une grande latitude d’intervention et décidera de manière autonome, s’il souhaite exercer le sens de la pression qu’il souhaite ou pas exercer. 3 choix s’offrent à lui :

*     Hypothèse 1 : Exercer une pression excluante vers le quai, ce qui est en général le comportement spontané de l’individu  Y-

*      -Hypothèse 2 : Exercer une pression incluante en faisant pression arrière., ce que est général le comportement de l’individu Z quand il perçoit un risque imminent pour la minorité à ne pas être intégrée à bord. L’individu Z est alors qualifié d’élément perturbateur . De par sa position géographique stratégique, il jouera dans l’expérience le rôle  de point pivot inhibiteur de la résistance dominante par poussée inverse (ou accompagnateur de la force marginale entrante par poussée préalable et dégagement du passage) .

*     Hypothèse 3 : Ne pas exercer de pression additionnelle et laisser un équilibre naturel s’établir entre flux sortant (Flux 1) et flux entrant (Flux 2) , en descendant sur le quai pour laisser sortir, tout en entrant à nouveau dans les premiers du Flux 2  dès que le flux 1  est achevé.
L’on peut en conclure que l’individu actif (Y- et Z) présente la caractéristique de ne pas se laisser marcher sur les pieds, quelle que soit le cas de figure et de ne pas laisser un individu quelconque qu’il soit X, Y, ou Z prendre la place qui lui revient de droit et qu’il entend faire respecter l’ordre prioritaire de remontée à bord (qui ne tient pas à la nature de l’individu, mais à son comportement immédiat : descendre de la rame, pour mieux y remonter). Il entend faire respecter la méthode FOFI (First Out, First In), communément admise dans le métro.

La faculté de redevenir un individu neutre (X ) qu’ont en commun les individus actifs s’apprécient néanmoins de manière différente selon la nature et le degré de risque perçu de perdre le rôle déterminant de pivot.
L’individu Y- ne bougera que s’il évalue au nombre de personne attendant sur le quai et au nombre de personne essayant de sortir, que le delta lui profitera sans l’ombre d’un doute.
L’individu Z sortira sur le quai par principe quelque soit le delta, à l’exception du cas où il aurait clairement identifié dans son entourage un individu Y- en position d’obstruction (hypothèse 1). L’individu Z est donc prêt, comme dans l’hypothèse 2 de la contrepoussée exercée, d’envoyer balader les règles de l’habituelle bienséance, pour un profit immédiat ou futur de tiers (le plus souvent X).
Les individus actifs Y- et Z ont en effet la même tendance à mettre en pratique l’adage « la fin justifie les moyens » et de relativiser ainsi le jugement spontané des tiers , étant précisé que la fin est de l’ordre du bien-être personnel pour Y et de l’ordre du bien-être collectif pour Z. Il est par ailleurs à noter, même si elle ne fait pas l’objet de la présente étude,  que  la même propension à favoriser le bien-être personnel s’applique souvent aux Y+ autres que Z , ceux qui ont eu du coup la bonne idée de rester à la surface pour se déplacer.
Pour finir, l’on peut donc conclure qu’un individu Z, confronté à un individu Y-, perd une part importante de sa latitude d’action. Il est alors  irrésistiblement poussé dans la position diamétralement opposée à Y- et perd sa faculté à prendre une position neutre.
Il est également à noter que pour qu’un individu puisse jouer le rôle de pivot accélérateur à cette position stratégique, il doit s’agir d’un individu actif, positif (Z) ou négatif (Y-)… L’individu neutre (X) se contentera de se charger des polarités environnantes dominantes …ce qui dans la plupart des cas conduira, en cas de pressions fortes exercées dans deux sens opposé (la pression exercée par le bloc des X souhaitant monter à bord, la pression exercée par le bloc X le leur refusant par inertie), à désintégrer toute volonté propre et à souhaiter purement et simplement ne jamais avoir été là.

A ce stade, le comportement féminin ou masculin ne semble pas entrainer de différence notable, ni pour l’individu actif (Y-, Z) , ni pour l’individu neutre (X) …

4) L’introduction volontaire ou accidentelle d’un élément perturbateur actif Z dans la routine de l’expérience, permet de constater que la trajectoire individuelle des inconnus tend à être spontanément réaligné dans une dynamique collective .

C’est ce que l’on appelle  communément réaction en chaine …celle qui peut partir en vrille, si l’on n’en maîtrise pas rapidement et fermement les ondes propagatrices.

4.1) L’expérience n’acquiert sa pleine dimension collective que si elle est précédée d’un avertissement, d’un signal clair et identifiable par tous, tirant même les X de leur inertie, pour leur permettre de jouer un rôle d’élément actif  (Y- ou Z) s’ils le souhaitent.
Le plus simple signal est en général un bon déclencheur. Tirer le signal d’alarme, serait à ce stade contre-productif.  Il suffit de lancer à l’ouverture des portes un message informatif et impersonnel « il va falloir se pousser pour laisser entrer les personnes sur le quai », à voix à haute, très haute (parce que le Parisien est naturellement dur d’oreille, mais s’en excuse platement quand il est bien élevé d’un «  Désolé, je n’avais pas entendu » , voire même  d’un naturel distrait quand il s’excuse d’un « pardon, je n’avais pas vu » en se cramponnant à son strapontin. ) .

4.2 – Un avertissement neutre n’a que peu d’effet sur un public de X, voire tend  à amorcer une fragile dynamique collective contreproductive.
Chose remarquable, on constate habituellement que personne ne bouge, à l’audition du signal. En conclure que le Parisien est toujours sourd serait un peu rapide.

Les neutres (X) ne sont pas sourds, sauf exception, et ont, dans les faits, choisi , malgré les apparences, leur camp, sans aller jusqu’à exprimer ouvertement leur position.  ils organisent leur résistance en agrégat …On se serre les coudes, on ne bouge pas …
La somme des X perturbés dans leur routine, équivaut donc à introduire l’équivalent d’un Y-, celui qui en général se suffit à lui-même , mais qui là devient un agrégat.
Les quelques X qui ont amorcé spontanément un mouvement de repli par mimétisme avec Z (les X distraits) ou par habitude de réagir aux ordres (les X disciplinés, très minoritaires dans un échantillon de Parisiens représentatifs), et par là ont  acquis le statut de Y+, (les fameux, ceux  qui n’ont habituellement pas leur place dans le métro) se réalignent immédiatement dans leur posture habituelle X, sans pour autant le plus souvent s’insérer dans la nouvelle dynamique collective Y-.
Ils ont purement et simplement été remis à leur place par les regards surpris et réprobateurs de la nouvelle entité agglomérée Y- , à savoir remis à leur place de X apathique, la place de celui qui pense dès qu’il se sent observé de trop près, « Après tout, ceci ne nous regarde pas ».
Mais le Parisien s’il peut être lent à mouvoir, est aussi d’un naturel curieux. Il commencera à observer la scène en pensant « tiens un peu d’animation, ça change des musiciens ambulants » et se mettra ainsi, tout en réservant son avis, en position d’ouverture, à savoir de quelqu’un qui « peut avoir une opinion ».
A ce stade, l’expérience nous dispense de chercher l’intrus, l’élément isolé, on l’a clairement identifié, c’est Z. Mais de légères fluctuations dans l’opinion sont observables, la dite opinion ayant tendance à s’organiser autour d’une partition entre les « contre par principe» (majoritaires à ce stade) et les « pour par principe » (non négligeables, mais qui, à ce stade, suivront le plus souvent l’avis de la majorité), et , comme dans chaque expérience,  les fameux NSP (Ne Sait pas).
Les NSP sont une catégorie trompeuse au premier abord, car elle apparaît comme une catégorie homogène, alors que dans les faits, l’expérience démontre qu’il s’agit en fait simplement d’une catégorie résiduelle hétérogène d’individus impossibles à classer dans une catégorie prédéfinie au préalable, mais trop peu nombreux quantitativement pour justifier, (selon l’avis du chercheur sur ce qui mérite d’être traité comme représentatif, le temps qu’il a de disponible à un instant t, multiplié par les coefficient de marge d’erreurs acceptables et pondéré par son âge comme indice de son degré de patience sur une courbe de gauss harmonieusement répartie) la création de catégories ou sous-catégories spécifiques. La catégorie des NSP regroupe tout ceux qui à ce stade réserve leur opinion, soit parce qu’ils ont rarement une opinion sur quelque chose, soit parce qu’ils ne l’exprime jamais par principe devant des inconnus, soit parce qu’ils attendent des faits complémentaires pour émettre un jugement en toute connaissance de cause (en l’occurrence, les personnes sur le quai vont-elles objectivement pouvoir rentrer ou pas si je ne bouge pas d’un iota ?).

4.3) En l’absence d’un leader, un groupe Y- ne résiste jamais durablement à la pression d’un élément perturbateur Z. Il tend alors à se disloquer pour redevenir de simples entités indépendantes X.

En  agitant davantage Z, ce dernier intervient alors en contrepoids actif du barrage, en exerçant une pression opposée et proportionnelle à celle émise par Y- . Il exercera donc une pression d’autant plus forte que Y- se montrera résistant à son injonction.

Dans la pratique, cela revient à ignorer ouvertement  le stimuli négatif renvoyé par l’agglomérat Y-, c’est à dire à à passer outre son refus de bouger.  L’individu Z joue alors son rôle de perturbateur actif et agit  comme s’il n’avait pas eu de réponse implicite. Il prend fermement appui   sur l’adage « Qui ne dit mot consent » , et exerce une pression forte mais constante vers l’intérieur de la rame afin de dégager de la place disponible pour les nouveaux venus…Dans la grande majorité des cas, le réalignement des individus s’opère tout à fait fluidement sous l’effet de surprise.

Le bloc Y- se disloque, chacun reprenant sa place de X dans la nouvelle place attribuée par l’effet de la volonté de Z, tout en lançant néanmoins des regards furibonds significatifs pour évacuer l’éventuelle pression résiduelle que chacune des composantes individuelles X pourrait sentir monter en lui…C’est ce qu’on appelle communément la sécurité du système cocotte minute, pour que le tout n’explose pas quand on le chauffe trop.

L’expérience met en évidence que la nouvelle entité collective Y-  ne modifie en règle générale pas la nature individuelle intrinsèque des inertes (X), qui reste le plus souvent des X malgré leur agglomération en entité Y-. Le pouvoir mutogene de Y- est dit faible.

Mais il peut arriver exceptionnellement que l’on tombe sur un Parisien raisonneur, mais pessimiste,  qui lance un « mais il n’y a plus de place ».
Imperturbable, Z maintien alors une  pression ferme mais constante tout en  justifiant le bien-fondé de sa position par un  argument factuel imparable … « mais si, mais si, vous allez voir, ca rentre très bien …c’est une question de bonne volonté » …C’est mathématiques, la concentration n’étant pas homogène dans la rame, il y a de la place libre à l’arrière, qu’il suffit de transférer à l’avant en maintenant une pression ferme et constante.
Deux cas de figures maussades sont observés :
– Soit le Raisonneur est un X, catégorie NSP, sous-catégorie « je réserve mon opinion en attendant des faits complémentaires », et l’expérience se conclue rapidement de manière positive et l’entité Y- se disloque comme s’il n’était pas intervenu.
– Soit le Raisonneur est un en fait un X instable, que l’on a trop agité, et il se transforme alors instantanément en Y- (cas de figure étudié sur lequel on reviendra dans l’exposé de l’étude en partie 4.4). Le groupe Y- a alors trouvé son leader et maintiendra sa cohésion à pression égale.
Une démonstration claire comme de l’eau de roche, avec Archimède en prime.

4.4 – Dans un environnement confiné, en l’absence de leader Y-, Z a tendance à se reproduire, par mutation spontanée des  X bénéficiaires de son traitement de faveur.

A ce stade de l’expérience, il est en effet intéressant de noter que les « anciens laissés pour compte du quai », alors qu’ils ont statistiquement une forte probabilité d’être de nouveaux individus X embarqués, ont une importante propension à devenir des éléments actifs positifs (Z) à la prochaine station, et à reproduire par mimétisme, la pression favorable que leur autorise leur toute nouvelle place de pivot …conscients et fiers de l’être dans les meilleur des cas  ou  simplement contraints par le regard observateur que continuera à porter sur eux l’élément perturbateur Z initial qui les a généré (à savoir transformé de X en Z).
On peut donc en conclure que dans un environnement confiné, en l’absence de leader Y-, Z a tendance à se reproduire, par mutation spontanée des  X bénéficiaires de son traitement de faveur. La population des Z augmente en contaminant à leur tour un nombre croissant de  X, qui pour certain muteront durablement en Z alors que d’autres se contenteront d’en guérir dés que le Z initial descendra de la rame, sans que pour autant ils évitent le risque  d’une rechute à la prochaine exposition à un individu Z.

En d’autres termes, on peut considérer que l’individu X a une chance importante de muter de son état inerte naturel vers un état actif de citoyen. Le gène X étant en général récessif, la mutation aura une propension nette à se transmettre aux enfants de ce dernier, tout comme la bonne éducation.

On peut conclure à ce stade de l’expérience:
– Qu’une exposition à un Z peut suffire pour modifier durablement non seulement le comportement, mais aussi la nature intrinsèque d’un X
– Qu’une exposition unique à Z peut-être suffisante, mais qu’une exposition régulière est le plus souvent nécessaire. Les premières observations laissent à penser que plus le nouvel individu Z, antérieurement X, était précédemment bien dans pompes, moins il marchera à l’avenir sur celles des autres, et que plus son assurance personnelle grandira, plus il aura tendance à signer ouvertement Z de la pointe de son épée.

– Que l’état X n’est qu’un état pathologique fort répandu, mais dont on peut toujours guérir qu’il s’agisse du syndrome de l’indifférence dans les cas légers, ou du stade syndrome du « je m’en foutisme » pour les stades les plus avancés.

4.5 – L’effet de surprise (aussi appelé prévision erronée) fait reculer un Y- , dans un état transitoire ruminatif qui lui permet de se recharger en polarité négative.

Dans le cas de figure où l’élément perturbateur Z se trouve confronté à un élément Y- qui entre en résistance à l’intérieur de la rame (c’est à dire un élément Y- préexistant à l’intervention de Z ou un élément X devenu Y- sous l’action directe de Z. cf. 4.2), Y- monte en puissance et devient explosif.
De « j’y suis, j’y reste » il passe à « tu vas me le payer » et entre en conflit direct avec l’élément perturbateur Z. Il pardonne en effet difficilement d’avoir subi l’effet de surprise et d’avoir été contraint de reculer d’un pas, alors qu’il avait tout bien anticipé, bien campé sur ses jambes.
En effet, sur lui, l’avertissement n’a pas produit le même effet que sur les neutres X, à savoir un effet de surprise, il avait anticipé la résistance à produire pour empêcher la montée à bord.
Pour aller plus loin, le fait d’avoir été prévenu a souvent tendance à provoquer chez lui, une certaine jubilation «  Ils ne savent pas à qui ils parlent ! ».Effectivement tout le monde ne sait pas reconnaître un Y-, son apparence pouvant être trompeuse.

La connotation civile et informative du message est néanmoins à l’avantage de Z.
Y- tombant en général dans le panneau de penser qu’il est seul au monde dans sa position d’individu actif et souffrant souvent d’un handicap de surévaluation de soi, il a tendance à présupposer de sa force et à tomber dans de grossières erreurs d’anticipation des réactions contextuelles … « Quelle aubaine, je suis tombé sur un élément civil …  j’ai l’avantage de la supériorité du sans scrupule…on va pouvoir s’amuser …Causes toujours tu m’intéresses …je ne bougerai pas, c’est prévu »  …
En effet, les Y- ont la caractéristique de beaucoup s’amuser des autres, mais rarement d’eux-mêmes.

La poussée franche, mais néanmoins grossière de l’élément perturbateur Z , prend alors le Y- par surprise … « Putain, bordel de merde, mais il s’en fout que je sois là à faire semblant de ne pas pouvoir reculer. Il pousse quand même ! ».
Une toute petite seconde de déstabilisation, d’incrédulité est alors observée  « J’y crois pas ; Il le fait…même  moi, je ne fais pas ça…je le fais en douce, comme si de rien n’était … Il n’a même pas honte !…» .

C’est un moment stratégique pour Z pour profiter de l’état ruminatif  de Y- et de l’effet de surprise pour accentuer franchement sa poussée, jusqu’à obtenir l’effet désiré, à savoir de la place pour tout le monde.

Si Y- rumine lorsqu’il se sent dominé, ce n’est qu’un état transitoire. Il ne fait, très en colère,  que recharger ses batteries pour mieux contre-attaquer. En aucun cas, et contrairement aux individus X, il n’abandonnera son statut d’actif et sa polarité d’origine ainsi que sa volonté de l’imposer à tout le monde, aux X comme aux Y.

Y- ne prend jamais la tangente, il ne lâche jamais le morceau . C’est par ailleurs une caractéristique qu’il partage avec Z.

4.6 – La question critique de l’approvisionnement en énergie des polarités déplace inexorablement l’affrontement direct sur le terrain des dynamiques collectives.

Etant entendu, que ni Z ni Y- ne lâchera l’affaire, le niveau de charges dans  leur batterie respective constitue un élément déterminant.
Il est à distinguer, de ce point de vue, l’état de leurs charges d’énergie préexistantes, leur niveau de consommation en énergie respectif et la faculté que Z et Y- vont avoir ou non à se réapprovisionner dans leur environnement immédiat pour se reconstituer ou se maintenir à leur niveau optimum.

4.6.1 –  L’évaluation de l’’état des charges d’énergie préexistantes

L’on constate que l’état de forme des deux sujets étudiés (Y- et Z) joue un rôle relativement mineur sur le fait que l’affrontement ait lieu ou pas, les prises de position étant naturellement une spécificité de leur nature intrinsèque.
Néanmoins, la qualité de la gestion du conflit y est directement corrélé.
Un état de fatigue et d’irritabilité  extrême, pouvant même conduire Z à se conduire par mimétisme comme un Y- . L’issue de ce cas de figure étant généralement une double défaite, les deux ayant une amplitude sonore et un registre lexical de juron équivalents.
Il est néanmoins à noter que les séquelles de la défaite varient dans la suite de l’incident selon qu’il s’agisse de Y- ou Z :
. Y-, sera remonté en puissance par son altercation et prendra sa revanche au meilleur de sa forme sur la première personne qui lui tombera sous la main.
. Z, redevenu lui-même, après son incursion incontrôlée en territoire Y-, sera affaibli par la dépense d’énergie aussi inconsidérée qu’inefficiente et aura tendance à maintenir cet état de rage, en le tournant vers lui-même avec un « Mais quel con ! » en parlant de lui-même ou « Mais quelle conne ! » en parlant d’elle-même . Il/ elle mettra un temps certain à retrouver son niveau de zenitude optimal, le sourire étant à cet égard un indicateur fiable.

4.6.2 – Le niveau de consommation et de déperdition des énergies respectives.

A niveau de forme moyen (c’est à dire en faisant abstraction des extrêmes évoqués en 4.5.1), l’on constate que:
– Y- a l’avantage et les inconvénients de la combustion spontanée. A plein régime, dés la première seconde, il consomme plus que de raison et épuise vite ses arguments. Il rallie spontanément le maximum de X admiratifs devant une telle débauche d’énergie. Le niveau d’admiration et de soutien est, à ce stade,  à son apogée, puisque Y- a revêtu pour l’occasion un très seyant costume de Z, celui qui défend ceux qui n’aiment ni céder leur place, ni être bousculés, face à un Z qui a tout à fait l’apparence d’un Y-, comme on en rencontre peu, après avoir grossièrement et intentionnellement poussé tout le monde vers le fond.
– Z, a l’avantage  et les inconvénients d’un rayon laser, comme l’indique souvent son regard glacial. Ciblé, précis, il attendra généralement que Y- soit rouge écarlate pour détaché clairement ses syllabes sur un ton tout aussi détaché. Il rallie donc spontanément nettement moins de X (du fait de son périmètre d’arrosage étroit) , mais ne rallie que les meilleurs (ceux qui ont la capacité à muter en Z. cf. 4.3) de par la sélectivité de ses arguments.
La faiblesse relative de sa capacité de ralliement (surtout dans le cas d’une expérience limitée dans un temps donné court, comme l’est la cohabitation dans une rame de métro. 4 stations et 3mn30s, pour la présente étude) est compensée par le fait qu’il a moins besoin de soutien collectif pour faire le malin. Il ira quoi qu’il arrive au bout de ce qu’il a à dire, même si le rapport de force est en sa défaveur.
Sur la durée, sa capacité de fédération croissant de manière exponentielle, cette tendance s’inverse comme il est fait état dans d’autres expériences d’exposition plus longue.

4.6.3 – L’approvisionnement en énergie de polarités opposées dans un espace à ressources restreintes

Même sans avoir se prendre pour Napoléon, Y- et Z ont une expérience certaine des conflits et savent tous deux qu’une guerre se gagne ou se perd souvent sur l’approvisionnement, sauf à utiliser la technique de la stratégie de la guerre éclair (Blitz Krieg) ou de bénéficier d’un avantage numérique évident (encore que des précédents historiques miraculeux aient été relatés dans ce dernier cas de figure …Voire Shakespeare en référence pour les techniques de la galvanisation).
L’expérience accumulée en matière de conflits peut être considérée comme équivalente en quantité mais différente par nature pour Y- et Z :
* Y- l’ayant acquis en résultante naturelle de son gout personnel pour la domination et /ou du conflit
* Z, doté d’une inclinaison naturelle vers la médiation et l’apaisement des conflits,  l’ayant acquis à mesure des expositions antérieures à d’individus Y- (à forte probabilité d’occurrence comme de fréquence) et sachant donc néanmoins manier les armes quand il le juge nécessaire.
Afin de rester générique, nous qualifierons donc Z et Y-, de « caractères à fort potentiel réactifs » et éviterons d’utiliser le terme belliqueux qui n’est en général réservé qu’à Y-, et le terme « agressif »  qui peut être appliqué à Y- systématiquement et à Z en phase soit de fatigue extrême, soit en pleine action d’intimidation comparable aux techniques de géo-politiques dissuasives, communément utilisé dans le domaine nucléaire.

Dans l’expérience, Y- et Z, ayant déjà utilisé la ressource de l’effet de surprise (Blitz Krieg) et en présence d’un vivier de X inertes ( ne permettant pas en l’occurrence dans l’étude de comptabiliser les forces en présence, avant qu’elles ne se révèlent en se joignant à un bloc et de déterminer un avantage quantitatif), se concentrent naturellement sur la question de l’approvisionnement et du soutien logistique, qui pourrait pourtant à première vue apparaître comme un combat d’arrière-garde, les X étant systématiquement à la traine pour exprimer une opinion et s’engager.

Le déplacement de l’affrontement de forces individuelles indépendantes (Y- et Z) est donc inexorablement amené à se déplacer sur le terrain des dynamiques collectives en présence, pour former un agrégat Y- et un agrégat Z. Les X deviennent déterminants.

D’individus isolés, Y- et Z n’ont d’autres choix que de se positionner en leaders.

Néanmoins, les natures et positions respectives de Y- et Z leur conférant des atouts et handicaps diamétralement opposés, l’utilisation stratégique des ressources d’une  dynamique collective sera elle aussi sensiblement  (ou insensiblement dans le cas d’ Y-) différente.

5 – Analyse de la réaction en chaine selon la composante dominante masculine ou féminine du Y- défié.
A cet ultime stade de l’expérience, la dominante féminine ou masculine de l’élément actif qui se sent défié (Y-), prend tout son sens dans sa résultante sur la  dynamique collective.
5.1 – Lorsque le Y- est à dominante masculine,  la dynamique collective dans un espace confiné sécurisé est soit nulle, soit  faible et donc maitrisable sans effort particulier par Z.

La dominante masculine, poussée par un atavisme de domination plus individualiste en général, répondra au défi de Z le plus souvent au tac au tac sans réfléchir, par des formulations toutes faites qui ont fait leur preuve.
Il traitera l’élément perturbateur Z  de tous les noms. Les statistiques démontrant que « Sale Pute » et « Salope » ont une forte propension à être actuellement utilisé en tête de liste (mais non exclusivement en tête de train) dans le métro parisien sur la période étudiée (2011 à 2013) lorsque Z est du genre féminin.
Si Z  est du genre masculin, le verbatim le plus utilisé s’accorde, sauf exceptions, avec  « Tu veux mon poing dans ta gueule ». Affaire classée pour la dynamique collective, aucun besoin de rajouter un mot. L’élément perturbateur Z devient neutre quand le sujet actif Y- devient agresseur, et peut se permettre de toiser de haut le grossier personnage, quelque soit leur taille respective d’ailleurs.
Le reste de la rame (les X) qui du coup ne sait plus ou se mettre, ne rallie aucun bloc en particulier, pour surtout rester X et ne pas se faire remarquer par un Y- très agité.
Y- est alors soumis à une dépense inconsidérée d’énergie l’amenant souvent à un point de liquéfaction intégrale.

Il est néanmoins important de rappeler que l’expérience se déroule dans le métro parisien, fort civilisé comme il a été fait mention.  L’issue de l’expérience dans un autre contexte à dominante Y- (comme un saloon) aurait néanmoins pu en d’autres temps se terminer en lynchage collectif ou une éjection hors du train manu militari de Z ou plus récemment (comme on peut le lire dans les  faits divers des banlieues françaises) par une tournante,  un couteau dans le dos, ou une simple bastonnade. Il est donc vivement conseillé de ne pas pratiquer l’expérience de l’agitation d’un Z dans un environnement naturellement hostile et de la réserver à une zone de confinement sécurisée.

L’expérience démontre également que l’élément perturbateur Z , s’il veut garder la maitrise de la réaction en chaine et éviter que la déflagration consécutive à l’anéantissement de Y- n’éclabousse tout le monde de son langage fleuri,  a intérêt à ne pas en rajouter.

En effet, en cas de conflit non maîtrisé, le Parisien est souvent galant, et sans compter ni une, ni deux sur ses doigts, passera directement à l’agitation du poing, franchissant ainsi toute les étapes de sécurité habituellement nécessaires à une montée en pression efficiente d’un Z : Le  conflit est ouvert d’emblée, entre un bon chevalier servant très énervé autrement dit un Z instable  et un Y- déjà instable. L’expérience se finit le plus souvent en combat de coqs …sauf à ce que le Z offensé au départ, s’interpose au risque de se prendre un coup perdu … Une réaction en chaine non maitrisable donc, dont l’issue est hautement incertaine. C’est la loi,  connue sous le nom « Loi de la Jungle »,  qui s’applique, le plus fort l’emportant.
L’effet sur la dynamique collective est alors nulle, chacun pensant dans son coin « je ne veux pas voir ça » et retourne à l’état neutre en scrutant la pointe de ses chaussures ou le plafond selon ses affinités personnelles.

5.2 – Lorsque le Y- est à dominante féminine,   la dynamique collective dans un espace confiné sécurisé est à son point culminant. L’issue de l’affrontement se jouera sur le niveau de légitimité obtenu, évaluée en qualité, rapidité, et largeur de spectre.

La dominante féminine, conduisant Y-, par atavisme à  chercher une protection dans son entourage immédiat, aura tendance à porter le conflit devant le jugement de l’assemblée présente et tirera même avantage de l’humiliation qu’elle a ressentie à avoir été obligée de reculer alors qu’elle était fermement décidée à ne pas le faire. «  C’est un comble, on lui dit qu’il n’y a plus de place, elle pousse quand même …Excusez moi de devoir vous serrer aussi grossièrement …ce n’est pas de ma faute s’il y a une personne mal-élevée  derrière moi» .

a) «Excusez-moi,  C’est pas moi, c’est lui» si l’élément perturbateur Z est masculin. Le poids de l’Assemblée l’emporte systématiquement, indépendamment des motivations civiles de départ. « Bousculer une femme, mais on n’a pas idée … »(en général, non, en effet, l’on n’a pas l’idée que les personnes qui attendent sur le quai puisse importer aussi peu à la Y- féminine que sa dernière robe, la femme étant d’emblée créditée d’un capital sympathie et d’une capacité de bienveillance). L’issue de l’expérience est alors rapide. L’élément perturbateur Z, essayant de faire de la place à ceux qui n’en ont pas, n’étant jamais foncièrement un goujat, se plie aux règles de la plus élémentaire politesse et laisse la femme Y- avoir le dernier mot.

Tout le monde, à ce stade là,  est à son indice de satisfaction maximum  : Y- plus star que jamais, les X déjà à bord précédemment qui pour un peu applaudiraient presque , les X qui ont pu monter à bord grâce à Z et qui sont instantanément soulagés  d’être dispensés de jouer à Z à la prochaine station.

Tout le monde sauf  Z … qui en général n’en a cure , du moins en apparence…il garde contenance et réitèrera l’expérience à chacun de ses prochains voyages en métro, si les circonstances sont identiques, à savoir s’il y a Y- à bord … qui se terminera toujours de la même façon …et ainsi de suite…
L’on peut néanmoins avancer que sur la durée, il mutera en X résigné (tout en conservant une capacité de mutation instantanée en Z s’il est mis en présence d’un autre Z, ce qui quoique ayant une probabilité faible, puisse malgré tout arriver) ou plus heureusement se convertira en Y+ non Z, celui qui ne descend jamais dans le métro, parce que c’est mauvais pour son karma.
b) « Excusez moi …c’est pas moi, c’est elle » si l’élément perturbateur est féminin.
L’équilibre des forces rend le cas de figure complexe, sachant que de par son substrat culturel de maitresse des élégances, la Parisienne n’est pas spontanément incline à régler l’affaire dans  une douteuse partie de catch en string dans une mare de boue .

La réaction la plus fréquente de l’élément actif Y-  féminin est de faire monter plus faible qu’elle à la barre, quand elle ne peut se reposer sur la simple faiblesse présupposée de sa condition féminine … « Est-ce que vous rendez compte que vous déranger ….le vieux monsieur ou … »  … n’importe qui lui tombe sous la main pour la conforter dans  son bon droit  .
La liste des alliés, impliqués contre leur gré par la loi du silence, est assez restreinte : la personne âgée, un peu bancale de préférence, mais à qui personne n’a cédé sa place assise, (et qui,  il faut lui rendre hommage,  garde quand même la forme pour être assez téméraire pour prendre le métro aux heures de pointe . On peut d’ailleurs raisonnablement conjoncturer qu’il s’agit  d’un vieux Z un peu désabusé qui persévère, mais n’attend plus rien de personne), les jeunes mères avec un bébé qui dort comme un bienheureux même serré de près dans son kangourou, et les handicapés bien sûr.
Les personnes prises à partie sont alors au minimum particulièrement mal à l’aise d’être pris à témoin à titre individuel. Dans la présente étude, l’on a parmi les cas extrêmes, recensé un cas de jeune mère encore en plein baby blues, qui va a fondu en larme avec un « je le savais, je n’aurai jamais du prendre le métro », et un cas d’un jeune garçon particulièrement courageux souffrant d’une malformation congénitale du bras gauche qui n’a réagi que par un imperceptible serrement des mâchoires en se prenant les dents « Vous pourriez faire attention, il y a un enfant malade » …
Ce qui importe à Y- est effectivement de sélectionner des témoins plus faibles, qui attireront la sympathie générale et qui seront de par leur position de faiblesse relative dans l’incapacité d’ouvrir leur bouche (malaise, gêne, pleurs, peur) pour démentir ou surenchérir…ceux qui à ce moment là préfèreraient être 6 pieds sous terre, c’est à dire un peu plus haut que la moyenne habituelle du métro parisien.

L’élément perturbateur Z voit sa latitude d’intervention interpersonnelle généralement plus restreinte, le soutien des personnes nouvellement accueillis à bord étant en général très discret. Néanmoins de rare merci ont pu être observés.
Z ne peut non plus à ce stade là, s’excuser auprès des plus faibles invoqués par Y-, sauf à lui donner raison. Il ne peut que croiser les doigts en espérant ne pas les avoir ni bousculés, ni heurtés de manière insupportable, eut égard à leur état. Il espère donc que les faibles en question apprécieront, malgré le désagrément objectif,  d’avoir été traités comme tout les autres de la rame.

Il doit donc s’appuyer sur des tendances sociologiques et psychologiques lourdes pour le faire le poids, de celles qui parlent collectivement à tous dans le même sens et dans  la même phrase … « C’est curieux quand même comme l’angle de vue varie sur la place disponible dans une rame selon que l’on soit à bord, ou sur le quai entrain d’attendre, n’est-ce-pas ? » .

Les X restent des X ou le redeviennent quand ils s’étaient préalablement amassés derrière Y-, en silence comme d’habitude , mais néanmoins pour une certaine proportion d’entre eux avec un début de réflexions sur la relativité des choses et du monde . Ce phénomène est aisément observable dans le regard, surpris d’abord, puis dans le vague. C’est un signe généralement observé aussi facilement que des rouages dans une machine qui commence à fonctionner et qui traduit le plus souvent une concentration intense.
Et oui, il faut le savoir le Parisien, malgré tous ses défauts, aime se poser des questions et sait corriger son opinion quand on lui rappelle que Liberté, Egalité, Fraternité ont un sens …Le poids des idéaux élevés l’emporte alors, en général, sur les bonnes manières de façade et les intérêts mesquins, quand il s’agit d’exprimer son opinion …sans pour autant bouger son cul.

Il faut lui reconnaître ça, quand un Parisien décide de réfléchir, il sait le faire, surtout quand on fait appel tout simplement et sincèrement à sa fibre patriotique, voire à ses références encyclopédiques universelles dans les cas les plus notoires.

Les X montés à bord et qui avaient adopté un comportement de Z par mimétisme, semblent par ailleurs stabilisés, ou tout du moins confortés dans leur nouveau comportement.

Z a donc amorcé une dynamique collective timide et peu expansive, mais dont la faible intensité permet d’irradier sur la durée, auprès des hommes et femmes de meilleures volonté et au profit du plus grand nombre.

NB : Il est à noter par ailleurs que les termes utilisés dans l’expérience ne sont pas directement liés au genre « masculin » ou « féminin » stricto sensu, mais plutôt à une variable de dominante comportementale. Dans le cas contraire, l’auteur a utilisé la terminologie « genre masculin », « genre féminin » , entre autre pour souligner qu’avoir des couilles ou pas n’est pas systématiquement liés aux gènes, mais peut être une résultante comportementale, mais aussi pour indiquer qu’être « genre quelque chose », c’est y ressembler , sans pour autant l’être tout à fait.

CONCLUSION

L’on pourrait,  bien sûr,  en conclure que l’aplomb pèse lourd sur la balance en positif ou en négatif, que le cul n’est pas négligeable, que le Parisien est ou joue souvent au con mais sait changer d’avis quand il s’agit de ne pas passer pour un con ou quand il se rend compte qu’il a été con …
Mais plus factuellement , la présente étude conclura que plus l’espace disponible est restreint, plus le soutien ou à tout le moins le neutralité des autres inconnus de la rame est déterminant sur la puissance de la  force exercée pour accueillir le plus grand nombre ou exclure les minoritaires dans des conditions optimisées, en réaction à effet immédiat.

Sur la réaction en chaine appréciée sur le moyen et long terme, la présente étude conclura qu’une dynamique collective, même légère n’est jamais perdue lorsqu’elle a une polarité positive et que sa faible intensité permet d’irradier sur la durée, auprès des hommes et femmes de meilleures volonté et au profit du plus grand nombre.

Pour lire plus de Engly Try, as French Essai et German Probe, cliquez ici.

Pour prolonger la lecture du côté du salon plus littéraire, cliquez sur  A l’Aise Blaise, même en Pascals,ne signifie pas qu’entrées en matière et sorties en pesanteur, soient appréciées à leur juste valeur. Il faut le Savoir. 

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    Eve ry de tout, .au propre et au figurez-vous, c'est déjà tout un lot ... de 12 bonnes raisons de tout mélanger en une suite logique ...
    1) Elle n'est pas la dernière en matière de fautes, quand les mots sont croisés ...

    2) I'm pro, c'est son métier

    3) Dans le melting pot, elle ne crache pas dans la soupe...

    4) Elle est parisienne comme tête de veau, et ne rechigne pas devant les froggies servis par des non-domestiques

    5) Elle retourne 7 fois, comme pas une autre, les langues pour celle qu'elle n'a pas encore dans la poche ...et parle comme pied dans la tongue de sa mère.

    6) Foncé, en stock dans son magasin, c'est en option ... comme clair, c'est le temps qui lui manque.

    X2) Quand ça compte, elle voit double...
    N'en jetez plus, la coupe est pleine ...Cheers

  • Valéry Schneider

    Valéry Schneider

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